Pierrot Le Fou (1965)
- Citation :
- Ferdinand Griffon est un homme qui vit avec sa femme et leurs enfants. Il est un peu désabusé car il vient de perdre son emploi à la télévision. Un soir, alors qu'il revient d'une désolante soirée mondaine chez ses beaux-parents, il se rend compte que la baby-sitter qui était venue garder ses enfants est un ancien flirt, Marianne.
Il décide de tout quitter et de partir avec elle vers le Sud de la France, dans un grand périple où se mêleront trafic d'armes, complots politiques, rencontres incongrues, mais aussi des pauses bucoliques et des déchirements amoureux…
A l'occasion de la remastarisaiton des Godard par chais plus quel centre national, ces dernières sont diffusées à Lyon pour le Festival des Lumières. A défaut d'avoir une place pour aller voir Clint Eastwood nous parler cinéma en se faisant remettre un prix, on est allé voir
Pierrot Le Fou introduit par Asia Argento.
Passons sur Asia, qui ressemble à une gamine plus petite que moi et qui n'a même pas daigné venir dans les rangs pour nous montrer de plus près ses jolies formes (:p), à part le fait que son père ait bossé avec Leone, j'ai pas trop compris sa présence ici. Après un joli texte sur le ciné de Godard, la miss se casse et le film commence. Il me faudra une grosse demi heure pour me réintégrer dans le contexte d'époque, le montage de camé de Godard et les limites techniques sonores, mais une fois la grande aventure de Ferdinand et Marianne commencée, pour peu qu'on en fasse l'effort, on se laisse embarquer doucement sans faire gaffe, et on passe un moment.. charmant je dirais.
Un film interdit aux mineurs à l'époque non pas pour sa violence relative (les FX du sang en 65, c'était pas encore ça
!
"Ce n'est pas du sang, c'est du rouge !") mais pour son "anarchisme intellectuel et moral"
! Evidemment, Godart n'a pas marqué une génération de cinéastes pour rien et la Nouvelle Vague explose à ce moment donc on s'immerge dans
Pierrot Le Fou sans chercher à se raccrocher à un quelconque fil narratique noyé sous les flashbacks, les mises en abîmes, les cassures de rythmes et les scènes sans aucun lien, quand on regarde
Pierrot Le Fou, c'est en roue libre en ayant en tête l'idée d'accepter ce qu'offre Godard visuellement et sonoriquement pour nous faire réagir sur des thématiques évoquées (la consommation, la poésie, les sentiments face aux mots et à la littérature, la folie elle même en tant que déficience mentale ou prise de risques pour vivre une vie bohémienne d'amour et d'adrenaline, la morale et les frontières du bien et du mal avec des images mêlant références rimbaudiennes, animaux de compagnie, mers azur et chambres remplies d'armes à feu). Les références sont nombreuses et Godard test pleins de trucs visuellement (couleurs, formes, références) et au niveau réflexion et sens cachés (les livres, la bande dessinée, la peinture, la consommation, l'amour et la liberté, le sens de la vie..) Aucun rapport avec le tueur en série français qui apparait plus tard cela dit.
Par contre, j'ai du mal à retrouver les liens entre le film et l'épisode de
Cowboy Bebop éponyme. Le visuel de l'épisode est clairement un hommage à la série animée de Batman des 90 (notamment avec le joker et le pingouin), mais je ne retrouve pas de lien au film de Godard dans l'épisode et son visuel. J'ai lu que la musique atonique (les grincements et autres sons angoissants qui font l'épisode) était un hommage à Godard mais je me souviens pas avoir entendu de musique atonique dans
Pierrot Le Fou...
Un très bon road movie, plein d'entrain, de charme et avec une belle personnalité. Un bon moment de cinéma plein de qualités. Si le cinéma c'est la vie 24 fois par seconde,
Pierrot Le Fou c'est le cinéma 24 fois par seconde. Après, je ne suis pas non plus subjugué, mais c'est indéniablement un bon film. Jeau Paul Belmondo a définitivement la classe, Anna Karina j'en suis amoureux quand y'a son visage en gros plan et Guy Bedos fait un caméo assez fun à la fin du film. Après, je comprend le débat d'époque encore contemporain sur le cinéma de Godard, et qu'on ne puisse pas aimer non plus.. Je projette d'aller voir
A Bout De Souffle pour me faire un second avis, car il est réputé plus abouti.